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lundi 8 juin 2015

AU COLLÈGE FERSEN, ELLES S'APPELAIENT DORINE, ÉLIANE, PAULETTE ET HÉLÈNE…



 Un jour de mai à Antibes


© Féodor Merowka

Jeudi 21 mai à Antibes, contrairement à ce qu’avait annoncé la météo, le ciel est d’un bleu agrémenté de quelques nuages blancs. En ce jour, nous revenons à l’essentiel de notre mission : la pose de plaques pour honorer la mémoire d’enfants arrêtés dans notre région, regroupés à Nice dans l’hôtel Excelsior, internés à Drancy, transportés dans des conditions inhumaines pour être assassinés dans un pays lointain, la Pologne, au camp d’extermination d’Auschwitz.  


© Jacques Lefebvre-Linetzky

15h : des personnes convergent vers l’angle des rues Fersen et Arasy où est situé le Collège Fersen, un établissement scolaire en plein centre du vieil Antibes. Il y a de l’effervescence devant la grille d’entrée. 

Après les salutations d’usage, on entre dans le Collège, accueillis par M. Pascal Fournier, principal de l’établissement, et Mme Sandra Etling, principale adjointe. Une haie d’honneur de collégiens, souriants et attentionnés, conduisent les arrivants vers les chaises placées devant la plaque recouverte du drapeau français ; nous passons devant Théo, un jeune saxophoniste qui joue avec sérieux et talent.

© Jacques Lefebvre-Linetzky

L’arrivée du maire d’Antibes, Jean Léonetti, entouré de membres du conseil municipal est saluée par de nombreux antibois. Yves Dahan, adjoint délégué l’éducation et à la petite enfance était notre contact pour l’organisation de la cérémonie.
Les maires de Nice et Saint-Laurent du Var sont représentés par Martine Ouaknine et Albert Besson.

Eric Goldinger qui, avec Charles Gottlieb a accompagné tant de collégiens à Auschwitz, représente le Conseil départemental et se tient discrètement derrière les élèves.
Le président de la communauté de Nice, Maurice Niddam a fait le déplacement, le président de la communauté d’Antibes est entouré de plusieurs rabbins. Présents également, le commandant de la gendarmerie et les pompiers. 

Des enfants cachés, de nombreux membres de l’AMEJDAM, des sympathisants se retrouvent... Denise Holstein, rescapée des camps de la mort, arrive, accompagnée par Pascale et Roger Chebat, membres antibois de notre association.

Parmi les personnes présentes, deux chefs d’établissements : Marie-Estelle Liégeois, principale du collège César à Roquefort-les-Pins et Bruno Bigi, proviseur du Lycée Carnot à Cannes. Deux établissements avec lesquels nous avons établi des liens privilégiés, en accompagnant  des collégiens de 3ème au Camp des Milles et, le 27 janvier dernier, en invitant le lycée a organiser une cérémonie à l’occasion de la journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah.


Historique
Chaque fois qu’une plaque à la mémoire d’enfants déportés est dévoilée dans un établissement scolaire, la pose de plaques est l’aboutissement d’un long travail de recherches : la mémoire de chacun des élèves doit être honorée, et nous nous faisons un devoir de n’en oublier aucun.
Les élèves des établissements scolaires sont toujours associés à la cérémonie de dévoilement et il faut reconnaitre que le principal, les enseignants et les élèves du Collège Fersen se sont particulièrement impliqués.  

Cette plaque a une histoire bien particulière et ce n’est pas un hasard si ces noms sont désormais inscrits dans la mémoire du collège Fersen.
Les travaux de Serge et Beate Klarsfeld ont permis d’établir la liste des Juifs déportés de France, et sur cette liste, il y avait les noms de quatre fillettes demeurant à Antibes, déportées sans retour. Roger Wolman, Sylvie Tafani, Serge et Elise Binsztok, Roger Kramer, membres de l’AMEJDAM, ont participé à la recherche des noms dans les différents établissements scolaires Antibois, en vain !
Une rencontre avec Michelle Froissard, responsable des archives municipales d’Antibes, nous a permis  de confirmer la présence de Dorine, Eliane et Paulette HIRTZ dans cet établissement. Elles avaient respectivement 14, 11 et 8 ans et habitaient 22 avenue Thiers ; elles ont été arrêtées ; leurs parents, Frieda et Edmond également. Ils ont été transférés à Drancy et déportés sans retour le 20 novembre 1943, par le convoi 62. 


© Mémorial de la Shoah
Le nom d’Hélène Stern été ajouté car elle a subi le même sort funeste. Elle avait 14 ans, demeurait Villa Marie, Boulevard Chancel. Elle a été arrêtée et déportée avec ses parents Joseph et Margareth, par le convoi 61, parti le 28 octobre de Drancy vers Auschwitz.

Le dévoilement des plaques


© Claudie Kuperwaser

La cérémonie commence peu après 15h. D’abord à l’extérieur où une première plaque est dévoilée, indiquant la présence d’élèves juifs dans l’établissement scolaire. Le maire, Jean Léonetti, l’inspecteur d’Académie Michel-Jean Floc’h, Michèle Merowka, présidente de l’AMEJDAM et Denise Holstein se placent de part et d’autre du ruban tricolore qui maintient le drapeau français en place. On compte, on tire avec un ensemble parfait, mais là, surprise ! Le ruban cède mais le drapeau reste en place. La plaque est placée haut, trop haut pour qu’on puisse l’atteindre, mais notre Inspecteur, grand et sportif, s’élance vers le drapeau tricolore et parvient à le détacher de son support. L’émotion laisse la place à l’admiration pour l’exploit sportif !

Nous entrons tous dans la cour du collège, nous regroupant devant la deuxième plaque commémorative, nominative. Le scénario se répète. Même exploit sportif de notre Inspecteur d’Académie qui, d’un bond, dévoile la plaque.

Pascal Fournier, promu maître de cérémonie en l’absence du chef de protocole du Conseil départemental, prend la parole. Sa voix trahit son émotion après la lecture de la plaque par les collégiens, très conscients de la gravité du moment. Il demande une minute de silence, puis reprend la parole pour évoquer le collège et les élèves déportées.

Ensuite, il invite Michelle Froissard à le rejoindre. Elle rappelle, la gorge serrée, le récit que lui avait fait sa maman, récemment décédée : la camarade de classe qui avait un jour disparu, avec ses petites sœurs,  sans laisser de traces. Le souvenir de cette absence a marqué l’enfance de Michelle. 

Elle finit tout juste de parler lorsqu’une dame s’approche et s’adresse directement à elle : « Moi, je sais où elles sont parties... » La voix de Danielle Solier résonne. Et elle raconte ...


© Jacques Lefebvre-Linetzky


Sur les conseils de son père, Jean Solier, les trois fillettes furent placées par leurs parents dans un home d’enfants à Saint-Martin Vésubie, pour les mettre à l’abri des rafles organisées dès l’arrivée des nazis, pendant qu’eux-mêmes trouvèrent refuge en Saône et Loire. La directrice de la maison d’enfants eut l’idée d’organiser une fête, à laquelle les parents furent conviés... Malheureusement, ils furent arrêtés sur la place du village.

Apprenant l’arrestation de Frieda et Edmond Hirtz, le papa de Danielle se rendit à Saint-Martin Vésubie pour chercher Dorine, Eliane et Paulette, mais n’ayant aucune autorisation des parents, la directrice refusa de les lui confier. Quand, enfin il obtint une autorisation écrite de l’oncle des fillettes, réfugié en Suisse, elles avaient déjà été arrêtées, transférées à Nice, puis envoyées à Drancy et déportées à Auschwitz avec leurs parents qu’elles avaient finalement retrouvés.

Danielle est très émue, toute l’assistance médusée l’écoute dans un silence religieux. Comment reprendre le cours de la cérémonie sereinement après des paroles qui sortaient du cœur et nous replongeaient 72 ans en arrière ? Jean Léonetti, Maire d’Antibes, et de Michel-Jean Floc’h, Inspecteur de l’Académie de Nice, ont fait des discours brefs et percutants.

Puis Denise Holstein est venue au micro pour raconter en quelques mots l’arrestation, la déportation, la survie après Auschwitz, et le silence qui suivit, pendant de longues années. Depuis plus de vingt ans, elle parle, elle témoigne dans les collèges et les Lycées, elle transmet avec l’espoir que « plus jamais ça ! »


© Maurice Niddam

Cette cérémonie, émouvante et pleine de rebondissements, s’est achevée avec la lecture d’un poème écrit par Margherita, « Les cris », puis une jeune fille, Sandy,  a lu un récit traduisant son ressenti pendant son voyage à Auschwitz. 


Le poème de Margherita 


Les cris

Je les ai vus crier famine, désespoir, injustice,
Cracher sur cette vie qui n’était plus la leur.
Sans cheveux, sans nom, sans la force de se rappeler.
Je les ai vu tous, condamnés, exilés, tués.
Parmi tant d’autres, mélangés, effacés, plus que poussières.

On était vingt à errer parmi les camps,
On était des milliards.
Les pas retentissaient à nos oreilles,
Marchant le long des routes,
Autour de soi, les rangées dévastatrices de briques rouges.

Le souffle froid d’un vent hivernal,
Venait recouvrir des caveaux, grands comme des tombeaux
Rongeant les profondeurs de la terre,
Ils laissaient apparaître des faibles trous,
Pour permettre aux condamnés l’essence même de la vie.

Les barreaux longeaient une nature innocente,
Les mèches de cheveux s’entassaient par milliers,
Et les longues routes de rails
Aujourd’hui encore hantés par le  sifflement incessant des trains.

En tendant l'oreille, on pouvait encore les entendre, les foules.

Et la liberté?
Elle avait le goût des barbelés.

Ce n’était plus désormais la mort qu’ils redoutaient,
Mais la vie.

La chanson Nuit et Brouillard, de Jean Ferrat interprétée par Christa, une jeune soprano accompagnée au piano électrique par une camarade, a clos cette émouvante journée consacrée à la mémoire de quatre fillettes disparues dans la tourmente de la Shoah, quatre parmi les 11 400 enfants déportés.

Ensuite les collégiens nous ont invités à venir voir l’exposition faite à leur retour d’Auschwitz, en la complétant de commentaires très pertinents. Ces jeunes gens et jeunes filles se sont investis dans le travail de mémoire, ils sont devenus, selon le mot d’Elie Wiesel, « les témoins des témoins ».

Une fois la cérémonie terminée, plusieurs élèves se sont spontanément regroupés autour de Denise Holstein, lui posant des questions sur la déportation, le camp, la vie. Ils voulaient l’entendre, elle, LE TÉMOIN. Ils ne la quittaient pas des yeux et buvaient ses paroles... Elle parlait inlassablement, captivant leur attention...


© Serge Binsztok

Denise est une très grande dame qui accepte de revivre les moments les plus douloureux de sa vie pour transmettre aux jeunes l’espoir d’une vie  meilleure.
 
Un collégien témoigne

L’AMEJDAM participe régulièrement à une émission produite par Radio Chalom Nitsan 89.3 : « Au nom des enfants ». Celle du 2 juin était  consacrée au dévoilement des plaques du collège Fersen. Pour en parler, nous avons invité Christos Polydoulis, un collégien de troisième qui a fait, avec une quinzaine de camarades de classe, le voyage de la Mémoire, ce voyage sur les traces des déportés, proposé par le Conseil Départemental.

À leur retour, les collégiens ont écrit des textes, des poèmes et réalisé une exposition de photos qu’ils ont présentée et commentée devant les personnalités et les invités. Christos a écrit le récit de cette journée, un texte très émouvant qui a motivé sa présence à la radio.

Christos est Grec, il habite en France depuis quatre ans ;  il a connu le déracinement, l’apprentissage de la langue (qu’il parle parfaitement) et l’adaptation à un nouveau pays. Il a décrit son ressenti après son voyage à Auschwitz dans un récit très fort, reproduit ci-dessous.
Le dialogue à propos de la cérémonie s’est établi très facilement et, à la fin de l’émission, il a rappelé le sort des Juifs grecs qui ont été arrêtés, déportés et assassinés presque en totalité à leur arrivée à Auschwitz.


© Michèle Merowka


Le témoignage de Christos Polydoulis

 « Je me suis levé dès deux heures du matin, heureux, d’une part parce que j’allais rater deux jours de cours et d’autre  part parce que j’allais voyager et découvrir beaucoup de choses. J’adore les voyages culturels et éducatifs, mais celui-ci restera gravé dans ma mémoire. Mon entourage m’avait prévenu, mais moi, à vrai dire, je ne les écoutais pas car j’étais loin d’imaginer que ce que j’allais voir hanterait mes rêves pendant longtemps.
Après une heure et demie de vol, nous sommes arrivés à Cracovie où le froid régnait. La ville était recouverte par un voile blanc de neige. Il faisait 0 degrés Celsius et moi j’étais encore en jean et pull, donc je me suis changé. Il m’a fallu un long moment pour mettre mes deux pantalons, mes quatre couches de T-shirt et ma combi de ski, avec tout ça je pesais au moins cinq kilos de plus, mais au moins je n’allais pas attraper froid. La journée venait juste de commencer dans la joie et la bonne humeur, mais moi j’étais déjà fatigué. Nous sommes montés dans un bus et nous avons attendu notre guide polonaise francophone et puis la visite commença.
Nous avons commencé par Auschwitz 2. Ce qui distingue ce camp du premier, c’est que celui-ci a été construit spécifiquement pour l’accueil des déportés. Nous sommes entrés au camp par la seule et unique porte, celle où passaient les trains. Après avoir passé l’entrée, nous étions bluffés par l’immensité du camp qui s’étend sur une superficie de 170 hectares entourés de 16 km de fils barbelés, on dirait presque que c’est irréel. On se croirait à l’intérieur d’un livre d’histoire. Mais là tout devient réel. Toutes ces leçons qu’on s’est donné tellement de mal à apprendre prennent vie et c’est terrifiant. C’est là que périrent plus d’un million de personnes dans d’atroces circonstances pendant cinq ans. On a pris les mêmes chemins que les prisonniers et on s’arrêtait pour entrer et voir les horribles intérieurs que contenait chaque petite baraque de bois. En marchant vers les chambres à gaz et tout en écoutant notre guide, j’observais les visages de mes camarades et je ne les avais jamais vus dans un état pareil. Pendant ces moments-là, j’étais muet. Aucun son ne pouvait s’échapper de ma bouche. Le silence régnait, enfin pas tout à fait car il y avait toujours les bruits de nos pas qui s’enfonçaient dans la neige. Plongés dans nos pensées, la marche fut longue, mais la fatigue nous avait déjà quitté depuis longtemps. Et puis il y avait ces photos, aussi troublantes les unes que les autres où l’on pouvait voir dessus des enfants de notre âge plus ou moins et on se mettait à leur place. Quand la première visite fut terminée, je me suis dit qu’au moins la deuxième n’allait sûrement pas être aussi difficile que la première. J’étais bien naïf.
Entre les deux visites, on a fait une petite pause pour manger. La pause nous a fait du bien. On a repris nos esprits et personne ne parlait de ce qu’on a vu. Nous avons mangé une délicieuse, entre guillemets, soupe aux légumes, de la viande et de la purée et enfin un gâteau polonais traditionnel dont j’ignore encore aujourd’hui son nom. Finalement, le spectacle qui avait précédé ne nous avait pas coupé la faim mais pour notre malheur le prochain s’en est chargé de le faire une bonne fois pour toutes.
« Arbeit Macht Frei ». « Le travail rend libre ». Ah bon ? Tout au long de la journée, je ressentais un mélange étrange de sensations mais c’était clairement du dégout. Ouais, c’est ça, du dégout ! Après avoir passé l’entrée et avoir visité quelques blocks, ça y est, c’est reparti. J’ai encore la boule dans le ventre, la gorge nouée et mon cœur battait à cent mille la seconde. Je voyais ces photos sur les murs et puis je les revoyais dans mon sommeil encore et encore. Elles hantaient mon esprit. Je suis sensible mais difficilement choqué, mais là j’étais plus que choqué. La voix féminine qui parlait français avec un fort accent polonais, qui résonnait dans mes oreilles grâce au casque audio que je portais, me ramenait heureusement à la réalité. C’est une ancienne caserne militaire qui a servi d’emplacement au premier camp d’Auschwitz. En voyant ces bâtiments aux couleurs chaudes, on a du mal à s’imaginer ce qui pouvait se dérouler entre leurs murs. Pourtant bien des horreurs y ont pris place. Il y avait des plaques où il était marqué quelques phrases issues de l’idéologie nazie : «  Nous devons libérer la nation allemande des Polonais, Russes, Juifs et Tziganes. » Ministre de la justice du III Reich. « Les Juifs sont une race qui doit être totalement exterminée. » Gouverneur du gouvernement général de Pologne. Je n’arrive pas à décrire le sentiment que je ressentais en lisant ces phrases ! Comment peut-on être stupide ? Car oui, croire que sa race est supérieure à celle des autres c’est de la stupidité !
Des photos, des photos et encore, il y en avait partout. De toutes sortes de gens, des enfants, des bébés, des adultes, des femmes et des hommes. Des dizaines et des centaines de valises de déportés, entassées derrière une vitre. On racontait aux déportés, à leur arrivée, qu’ils étaient là pour travailler et que ce serait temporaire. Afin de les mettre en confiance, on leur demandait alors de bien écrire leur nom sur leur valise pour pouvoir ensuite récupérer leurs biens lors de leur installation dans les locaux, après avoir été rasés et lavés… Ils ne revoyaient évidemment pas jamais leurs affaires. Une fois morts, toutes les affaires des détenus trouvées étaient soigneusement triées et destinées à d’autres usages. Il y avait des cellules aussi, comme si cela ne suffisait pas assez pour faire souffrir les détenus. Quelques unes étaient grandes mais à douze dedans ce n’était pas toujours facile. D’autres cellules, beaucoup plus petites,  ressemblaient à des cachots. Les détenus y entraient à quatre pattes et ne pouvaient se tenir dedans autrement que debout tellement elles étaient étroites. Souvent, ils ne passaient pas la nuit, morts d’épuisement. C’est juste après le mur d’exécution que nous avons visité, ce qui reste pour moi et pour beaucoup, la pire salle du camp. Il est interdit de prendre des photos dans cette pièce, et je dois vous avouer que l’on n’en a simplement pas envie. On l’appelle « la salle des cheveux ». À leur arrivée au camp d’Auschwitz, hommes comme femmes étaient rasés à blanc. Ceci était une méthode d’humiliation parmi tant d’autres. Leurs cheveux étaient ensuite utilisés entre autres pour tisser des couvertures. La salle des cheveux renferme, derrière une immense vitrine, des tonnes de cheveux humains. Les cheveux des déportés. Quand j’ai vu les vêtements des petits enfants et les poupées c’était tout bonnement insoutenable.
En rentrant chez moi le soir j’ai raconté l’histoire à mes parents en leur montrant les photos et ils furent aussi choqués que moi. La nuit je n’ai cessé de réfléchir et de repasser en boucle la journée dans mon cerveau enfin de finalement m’endormir. Si l’enfer existe, il s’appelle Auschwitz-Birkenau et le fautif, Adolf Hitler. »

Texte: Michèle Merowka
Mise en page: Jacques Lefebvre-Linetzky


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